Méthode(s) d'apprentissage
écrite le 27/10/2011 à 13h38
Il n'est pas rare de voir ses notes de mathématiques dégringoler lors du passage de la 6ème à la 5ème et encore plus du passage de la 5ème à la 4ème. Comment expliquer cela ? Et surtout comment y remédier sur le long terme ?
Ce qu'il faut bien comprendre c'est qu'au primaire et jusqu'à la 6ème l'apprentissage est beaucoup basé sur le par coeur dues à toutes les définitions que nous mettons en place pour permettre d'avoir des bases assez solides pour comprendre les futures notions. A partir de là , il n'est pas rare qu'un enfant qui a du mal en mathématiques mais qui apprend par coeur ses cours puisse s'en sortir avec des moyennes honorables jusqu'à la fin de sa 6ème (les interrogations aidant à fixer les bases et les contrôles ne mettant pas en place de grosses réflexions sur l'utilisation des notions apprises). Cependant, il s'avère qu'en 5ème, nous avons l'arrivée de la notion de démonstration et de rédaction et ceci surtout en géométrie (les premières grosses propriétés qu'on est en mesure de démontrer et que nous allons être en mesure d'utiliser dans des cas plus recherchés que la simple application de cours). Ainsi, on peut aisément comprendre que le "par coeur" va commencer à atteindre ses limites vu qu'il ne va plus seulement falloir redonner une propriété dans un cadre pré-défini mais il va falloir savoir quand on peut l'utiliser et comment nous allons pouvoir l'utiliser.
Nous sommes donc en 5ème à un tournant de l'apprentissage scolaire en mathématiques où le "par coeur" ne va plus suffir. Il va donc falloir commencer à comprendre ce qu'on fait et pourquoi on utilise plus telle ou telle propriété plutôt que telle autre. Donc l'apprentissage ne va plus être axé seulement sur la mémoire mais il va prendre en compte la réflexion de l'enfant face à un poblème qu'il n'aura pas déjà vu.
C'est ainsi qu'on voit certains élèves commencer à décrocher au milieu de 5ème car ils ne comprennent pas pourquoi, connaissant par coeur leur leçon, ils n'arrivent plus forcément à faire les exercices demandés. A cela s'ajoute le fait que le bagage culturel augmente et qu'il n'est pas rare de faire appel à des notions de 6ème qu'on n'a pas forcément revu avant l'exercice mais que l'exercice en lui même va permettre de faire écho à d'anciens savoirs pour les réactiver.
Cela est d'autant plus vrai en 4ème où la rédaction en géométrie devient presque le maître à penser au détriment des constructions en tant que telles (même si la construction garde une grande place, elle va être utilisée dans des cas précis où l'enfant devra faire appel à certaines propriétés pour effectuer le tracé en lui-même).
Le constat est éloquent et il y a deux moyens de palier à ce propblème en tant qu'enseignant. Soit on tombe dans l'aspect chiffré et du coup, il faut que nous ayons une moyenne convenable à présenter aux parents pour les rassurer et pour se faire nous remettons dans les contrôles des exercices déjà fait en cours ou du même type que ceux fait en cours (au chiffre près ou au phrasé près). Soit, nous faisons le pari du long terme c'est à dire de se dire que la note n'a rien d'extraordinaire mais est seulement là pour acter un moment précis et ainsi, nous mettons dans nos contrôles que des exercices mettant en scène le cours mais n'ayant pas déjà été traîtés en cours.
Il n'est pas rare qu'on combine les deux méthodes mais le plus déroutant pour les enfants sera la deuxième car à l'heure actuelle, il y a une réelle difficulté à prendre conscience que tout n'est pas cadré dans les moindres détails. Ainsi, même en connaissant par coeur certaines méthodes ou les propriétés, l'enfant se verra confronter à l'appropriation de ce nouvel exercice auquel il doit trouver une solution sachant qu'il a toutes les données en main pour y arriver. Vous vous imaginez bien que cette méthode à un prix qui est la note à l'instant t. En effet, l'enfant n'ayant pas l'habitude de rechercher l'utilité des propriétés dans un exercice vu que nous travaillons souvent de pair avec eux en classe, il n'est pas rare qu'il considère que la marche est trop haute et donc que le contrôle n'est pas de son niveau car il lui demande de résoudre quelque chose qu'il n'a pas déjà travaille de façon brute en classe (c'est à dire qu'il n'a pas la correction clé en main avant de commencer le contrôle ce qui n'est pas le cas lorsque nous mettons un exercice déjà travaillé en cours dans nos contrôles où là c'est le travail de mémoire qui va être mis en avant et non la réflexion en tant que telle).
Le constat étant fait comment travailler pour éviter ce genre de difficulté que les enfants considèrent à juste titre (par manque d'habitude) insurmontable ?
La solution miracle n'existant pas et vu que l'exercice qui sera donné n'aura pas déjà été travaillé en cours, il va falloir axer le travail de l'enfant sur une toute autre base que le "par coeur" ou l'apprentissage ne faisant intervenir que la mémoire. Ainsi, une méthode qui peut devenir intéressante sur le long terme serait de ne plus apprendre le cours comme une poésie (enlever l'aspect répétitif en quelque sorte) mais plutôt de manière construite. C'est à dire qu'au lieu d'apprendre les propriétés par coeur, il serait plus judicieux de reprendre les exemples du cours ou les énoncés des exercices donnés et corrigés en cours et de voir si l'enfant est capable de les refaire. Le but étant de savoir où il y a blocage de façon précise si l'enfant n'arrive pas à refaire l'exercice ce qui lui permettra de visualiser le cours sous un autre oeil c'est à dire qu'il va regarder le cours comme une utilité pour résoudre un problème face à un cas précis et non pas le regarder comme une suite de termes incompréhensibles qui n'a aucune utilité. Cette apprentissage est long et c'est pour cela qu'il faudrait le commencer dès la 6ème pour éviter la marche de la 5ème et ainsi mieux comprendre ce qu'on fait et non pas appliquer des méthodes sans les comprendre sous prétexte que les professeurs ont dit qu'il fallait les appliquer.
Pour ma part et à l'heure actuelle, je travaille beaucoup sur la réflexion en tant que telle et donc mes exigences sont plus du deuxième type au niveau des contrôles même si on retrouve dès fois un exercice de base pour visualiser au moins si le travail de mémorisation a été effectué. Cela a tendance à dérouter beaucoup les élèves mais j'espère que sur le long terme, ils auront des bases solides pouvant les mener plus loin que la simple répétition de ce qu'il mémorise et ainsi mieux réussir.
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